Le bleu du ciel et la blancheur des cimes étaient comme la récompense à l’aboutissement d’une préparation commencée plusieurs semaines auparavant. Alors que les plus matinaux descendaient déjà les pistes clairsemées de forêt et, de ci de la, d’herbes et de rochers, nous déposions nos skis à la descente du bus.
Il faut préciser que le village de Barèges se situe à quelques kilomètres du départ de la station Tournaboup, les 2 étant reliés durant la saison des neiges par une chaine de bus transportant les skieurs et parcourant les virages de montagne sans discontinuer du matin au soir. L’arrivée à Barèges s’est faite en douceur, contrairement au retour vers Luz quelques descentes de pistes plus tard.
Passée la petite émotion de peur du vide à la première remontée mécanique, nous avons du patienter quelques minutes à l’arrêt à quelques mètres seulement de la cime des arbres avant de ressentir pour la première fois la sensation de glisse tant attendue. La toute première descente est le moment des retrouvailles avec les ratés, et les petites frayeurs, vites oubliés lorsque le petit craquement typique de la neige qui glisse sous les skis nous annonçait que la semaine de vacances venait de commencer.
  
Vert, puis bleue, encore bleue, rouge, toutes les couleurs se trouvent sur les pentes du col du Tourmalet entièrement recouvertes de manteau blanc. Face nord, puis face sud, la « panoramic » aura notre préférence durant quelques heures, avant que nous descendions les « 4 termes », mais c’est sans compter notre plaisir que nous avons descendus le snow parc à de multiples reprises. Chaque saut est une victoire contre la gravité, et chaque réception réussie atteste de notre performance grandissante.
Encore et encore, nous nous sommes présentés en haut des pistes, re-chaussant nos batons rapidement détachés à l’embarquement des télésièges. Les premiers mètres sont – bien sur – parcourus schuss… les longs virages enchainés ensuite nous entrainent vers le bas, bosselée ou pas, glaçée ou pas, chaque descente est l’ocasion de parfaire le geste et d’optimiser les trajectoires. Certaines trajectoires seront d’ailleurs ratées, identifiables à la présence de neige entre la paire de lunette et les yeux, et le croisement des skis à l’arret. Pas de bobos.
En fins connaisseurs, nous choisissons nos pistes en fonctions de la météo, de la difficulté et de notre fraicheur. Aux heures de basse visibilité, il fallait compter sur sa mémoire pour anticiper les virages en bord de piste et envisager la présence des bosses et des autres skieurs eux aussi à la recherche de leur route. Fort habilement, le sens de la pente nous à d’ailleurs toujours reconduit à la terrasse d’arrivée.
A chaque fin de journée, la légereté nous abandonnant les jambes, nous avons cédé à l’appel de la vallée, rejoignant la chaleur de l’appartement et la convivialité de l’apéritif. Durant les soirées passées à rigoler, nous avons pu comparer notre fatigue musculaire avec les marcheurs qui ont parcouru le chemin allant du village à la station en suivant le petit ruisseau (devenant torrent lorsque la neige fond). Rien à envier, la pente y est aussi raide à la montée qu’à la descente et les paysages tout aussi splendides.

  
Grimpés sur le pic du midi de Bigorre, nous avonc contemplé la chaine des Pyrénées dans toute sa splendeur, avec tous ces pics de plus de 3000m nous entourant, tantot Espagnol, tantot Français, tantot frontaliers, ils sont – paraît-il – parmis les plus difficiles à escalader, parole de randonneur. Au loin le cirque Gavarnie était caché par les nuages, mais tant pis, notre retour suspendus dans le vide était déjà annoncé.
Le matin de notre départ, une épaisse couche de neige avait recouvert les routes. Nous en avons profité pour équiper la voiture des chaines obligatoires et, petit à petit, le silence à envahi l’habitacle, le spectacle de la neige sur les arbres de la foret finissant de nous éblouir.

A Mérignac pas de glisse possible, mais la chaleur de notre chalet et la douceur des caresses de nos chats nous attendaient.